11 avril 2020

Le Livre de Monelle : un des 100 courts chefs-d'œuvre à (re)lire !

Dans cette anthologie de notices invitant à découvrir ou à relire des œuvres littéraires d’une longueur de moins de cent cinquante pages, Jean-Pierre Montal et Jean-Christophe Napias proposent cent titres de fictions « disponibles en poche et en volume indépendant », en privilégiant les « livres bizarres » d’auteurs célèbres ou méconnus. Dans ce panthéon de la brièveté conçu pour les lecteurs découragés par les « gros livres », figure Le Livre de Monelle de Marcel Schwob, entre Mademoiselle Else d’Arthur Schnitzler et Le Vieux qui lisait des romans d’amour de Luis Sepúlveda. Assorti d’une présentation courte mais bien renseignée et d’une citation élogieuse de Maeterlinck, Le Livre de Monelle est qualifié avec humour de chef-d’œuvre à lire « en pleine crise mystique ». Nulle nécessité pourtant d’être dans cet état pour apprécier ce court chef-d’œuvre ! (Bruno Fabre)


Biblio : Jean-Pierre Montal & Jean-Christophe Napias, 100 courts chefs d’œuvreà lire en une heure, une soirée, une journée, le temps d’un voyage en train, Paris, La Table Ronde, coll. « La petite vermillon », 2018, 222 p.

10 avril 2020

Aleister Crowley, Auguste Rodin, Marcel Schwob

Première traduction en français du recueil de poésies symbolistes Rodin in Rime d’Aleister Crowley, poète excentrique et maître ès sciences occultes à la réputation sulfureuse, Le dit de Rodin réunit les quarante-deux poèmes publiés par l’auteur en 1907, inspirés par les sculptures de l’artiste. Une longue préface sur la « rencontre exemplaire » de Rodin et de Crowley accorde une place significative à Marcel Schwob. Plusieurs appendices complètent la connaissance de la relation entre le poète et le sculpteur qui se fréquentèrent lors du séjour de Crowley à Paris en 1903 : ils se composent de onze lettres de Rodin à Crowley, de deux poèmes traduits par Marcel Schwob, de sept autres traduits en français par le poète et de l’interview de Crowley par Fernand Hauser parue dans La Presse le 3 avril 1903 (organisée chez Schwob, lequel servit d’interprète). C’est donc davantage autour de ces trois artistes (Crowley, Rodin et Schwob) que cet ouvrage a été conçu. Malgré quelques erreurs dans les dates, cette édition permet de faire découvrir la poésie de Crowley au lecteur français et propose un double dialogue des arts, entre poésie et sculpture d’une part, entre les poèmes et les dessins reproduits dans le livre, d’autre part. (Bruno Fabre)



Biblio : 

- Aleister Crowley, Le dit de Rodin, avec sept lithographies d’Auguste Clot d’après des aquarelles d’Auguste Rodin. Traduction française de Philippe Pissier, précédée de « 49 toasts pour un siècle qui s’éloigne » d’André Murcie, [Le Vigan], L’arachnoïde, 2018, 160 p.

- Bruno Fabre, « Marcel Schwob dans les Confessions d’Aleister Crowley » suivi d’« Extraits des Confessions d’Aleister Crowley », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 61-71.

- « Une lettre inédite d’Aleister Crowley à Marcel Schwob » (12 mars 1903), Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 72-73.

- « Deux poèmes d’Aleister Crowley traduits par Marcel Schwob », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 74-77.

- Bruno Fabre, « Une conversation chez Marcel Schwob : Aleister Crowley vu par Fernand Hauser », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 79-80.

- Fernand Hauser, « Retour de l’Himalaya – Un poète voyageur (La Presse, 3 avril 1903) », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 81-85. 

9 avril 2020

Adaptation musicale de "La Cité dormante" (Le Roi au masque d’or) par Alexandre Guerra, "Fantasia" (2019) : un conte pour cordes

Alexandre Guerra, compositeur brésilien né en 1971, a publié plusieurs albums de musique instrumentale. Son dernier CD, édité en 2018, propose une suite d’œuvres de sa composition enregistrée en Hongrie, où l’artiste a dirigé l’orchestre symphonique de Budapest. Intitulé Fantasia, l’album réunit cinq pièces musicales : une « Fantaisie pour guitare et orchestre » d’après un conte de Paolo Coelho, un « Lamento pour cordes » évoquant la destinée des Indiens du Brésil et trois opus intitulés « Conte pour cordes », inspirés respectivement par une œuvre de Marcel Schwob, d’Eça de Queiroz et de Rubem Alves. Le « Conte pour cordes n° 1 » (11,27 min), résonance musicale du conte fantastique « La Cité dormante » (Le Roi au masque d’or), confirme la vitalité de l’œuvre de Schwob dans la culture brésilienne. (Bruno Fabre)
L’album est à écouter en ligne : 


Références : Alexandre Guerra, Fantasia, avec la participation du guitariste Chrystian Dozza, Orchestre Symphonique de Budapest, Inputsom Arte Sonora LTDA, CD enregistré à Budapest (Hongrie), 2018, 55 mn.

8 avril 2020

Réédition du conte "Le Pays bleu" chez ABEditore (Milano, 2019)

À peine trois mois après le Petit Guide de poche des animaux dangereux en littérature, les éditions ABEditore récidivent avec un Petit Guide de poche des lieux à éviter en littérature où « Le Pays bleu » (Il paese blu) de Marcel Schwob, traduit par Annarita Tranfici, est recueilli aux côtés d’autres contes de Bram Stocker, O. Henry, Montague Rhodes James, Léon Bloy, Gustav Meyrink, Algernon Blackwood, Guy de Maupassant et Arthur Conan Doyle. L’ouvrage est aussi élégant que les précédents et toujours aussi agréablement illustré. (Bruno Fabre)



Biblio : Piccola Guida Tascabile ai Luoghi da non Frequentare in LetteraturaOverro come una buona conoscenza geografica può salvare la vita, Milano, ABEditore, avril 2019, 215 p.

7 avril 2020

Réédition du conte "Arachné" chez ABEditore (Milano, 2019)

Marcel Schwob est vraiment à l’honneur dans la maison d’édition milanaise indépendante ABEditore. Après « Le Roi au masque d’or » publié dans Dentro la maschera, « Un Squelette » et « Les Embaumeuses », dans la collection « Pagine d’Autore », c’est au tour d’« Arachné » (Aracne) de figurer dans la toute récente anthologie de récits centrés autour des animaux dangereux en littérature. Dans ce volume, Schwob voisine cette fois avec William Wymark Jacobs, Guy de Maupassant, Joseph Sheridan Le Fanu, Ambrose Bierce, Montague Rhodes James, Adolfo Albertazzi et Franz Kafka. Un dessin représentant un visage surmonté d’une araignée géante illustre magnifiquement la fin du conte de Marcel Schwob. (Bruno Fabre)




Biblio : Piccola Guida Tascabile agli Animali Pericolosi in LetteraturaOvvero la zoologia come espediente per la letteratura, Milano, ABEditore, janvier 2019, 190 p.

6 avril 2020

Réédition des contes "Un squelette" et "Les Embaumeuses" chez ABEditore (Milano, 2018)

Les éditions ABEditore ont lancé en 2018 une nouvelle collection, « Pagine d’Autore », constituée de pochettes contenant quatre ou cinq histoires d’écrivains issus de plusieurs aires linguistiques et traduites en italien par un groupe nommé la Bottega dei traduttori. Chaque texte est présenté sur un feuillet mobile, façon papier vieilli, avec un graphisme inspiré de revues ou de journaux anciens, de tapuscrits d’autrefois. Les titres et les contes des six premiers opus révèlent une thématique à dominante fantastique : Magie, Double, Rêve, Cauchemar, Animaux mortels, Plantes infâmes. Deux contes de Marcel Schwob y sont traduits par Annarita Tranfici : « Un squelette » (Lo Scheletro), recueilli dans Doppio, et « Les Embaumeuses » (Le Imbalsamatrici), dans Incubo. Illustrer le thème du double avec « Un squelette » est insolite et « Les Embaumeuses » ne se résume pas à un cauchemar mais le choix de ces textes, qui ne comptent pas parmi les plus célèbres de Cœur double et du Roi au masque d’or, a le mérite de les faire mieux connaître au lecteur italien. (Bruno Fabre)





Biblio : 

Doppio [Double], L’Imbustastorie « Pagine d’Autore », II, Milano, ABEditore, 2018. 

Incubo [Cauchemar], L’Imbustastorie « Pagine d’Autore », IV, Milano, ABEditore, 2018.

5 avril 2020

Réédition du conte "Le Roi au masque d'or" chez ABEditore (Milano, 2018)


Dans cette anthologie réunissant quatre histoires de masques traduites en italien, « Le Roi au masque d’or » de Marcel Schwob côtoie « L’Homme sur la bouteille » de Gustav Meyrink, « Le Masque » de Guy de Maupassant et « Le Masque de la mort rouge » d’Edgar Poe. L’ouvrage est décoré de citations d’auteurs divers et richement illustré de gravures anciennes (on reconnaît La Mort sur un cheval pâle de John Hamilton Mortimer) et d’œuvres d’artistes fin-de-siècle (Charles Allan Gilbert, Félicien Rops, notamment), représentant squelettes et Faucheuses, crânes masqués et danses macabres. La gravure placée en frontispice du « Roi au masque d’or » montrant un pape à tête de mort démasqué évoque davantage une vanité que le roi lépreux imaginé par Schwob. Une vignette aux allures de réclame (sur le rabat de 4e de couverture) présente l’auteur comme « écrivain symboliste précurseur du surréalisme » et recommande la lecture de Vies imaginaires. Son décor antiquisant et égyptien, dominé par un profil d’ibis inspiré d’un chromo, crée un nouveau masque de Marcel Schwob. (Bruno Fabre)







Biblio : Dentro la maschera [Marcel Schwob, « Il Re dalla Maschera d’Oro », trad. di Annarita Tranfici ; Gustav Meyrink, « L’Uomo sulla Bottiglia », trad. di Anna Marziliano ; Guy de Maupassant, « La Maschera », trad. di Lorena Lombardi ; Edgar Poe, « La Maschera della Morte Rossa », trad. di Valentina Avallone], dalla prefazione di Sara Elisa Riva, Milano, ABEditore, coll. « Piccoli Mondi », n° 11, 2018, 112 p.

4 avril 2020

Les deux Marcel : Schwob et Proust lecteurs

Après une réédition de La Croisade des enfants suivi de [huit] Nouvelles de L’Écho de Paris (2013) et d’un françois villon par R. L. Stevenson, un logis pour la nuit et Marcel Schwob, françois villon (sic, 2014), les éditions Marguerite Waknine confrontent à nouveau un texte de Schwob avec un autre d’un de ses contemporains fameux, Marcel Proust. Il fallait oser placer les noms de ces deux Marcel sur la même couverture mais l’éditeur voit en eux « deux immenses auteurs ». Ajoutons que les deux hommes de lettres se sont croisés parfois dans les salons mondains de leur époque et que le poète espagnol Luis Alberto de Cuenca les a réunis aussi dans le poème intitulé « Los dos Marcelos » (1991).

Sous le titre lectures, l’éditeur a recueilli le texte de Schwob « Il libro della mia memoria », paru initialement dans le premier numéro de la revue Vers et Prose (mars-avril-mai 1905), et celui de Proust « Sur la lecture », publié en juin 1905 dans La Renaissance latine, avant de devenir, l’année suivante, la préface à sa traduction française de Sésame et les Lys de John Ruskin. À l’instar des autres volumes de la collection « Livrets d’art », l’ouvrage comprend un beau cahier iconographique d’œuvres artistiques peu connues montrant des lecteurs et lectrices partageant les plaisirs évoqués par les deux écrivains. (Bruno Fabre)


Biblio : Marcel Schwob & Marcel Proust, lectures [Marcel Schwob, « Il libro della mia memoria » ; Marcel Proust, « Sur la lecture »], Angoulême, éd. Marguerite Waknine, coll. « livrets d’art », 2019.

3 avril 2020

Réédition de la vie imaginaire de "Paolo Uccello, peintre" (2019)

Michel Valensi a eu la bonne idée de rassembler et de présenter dans un gracieux opuscule cinq « vies » de Paolo Uccello en accordant la première place à celle de Marcel Schwob, « vie imaginaire, et donc pleine de vérité vraie ». La préface reproduit d’ailleurs tout le passage consacré au peintre dans le dialogue « La femme comme parangon d’art », repris dans Spicilège sous le titre « L’Art ». La vie de « Paolo Uccello, peintre florentin » par Giorgio Vasari, la première du genre, est présentée en fin de volume dans une traduction de 1840, accompagnée par un commentaire du peintre contemporain Ph.-A. Jeanron qui fait l’éloge de l’apostolat solitaire et tragique du dessinateur de la Renaissance. Après la vie imaginaire de Schwob figurent les trois textes consacrés dans son sillage par Antonin Artaud à ce « Paul » auquel il s’identifie douloureusement : les deux versions du « drame mental » « Paul les Oiseaux » ou « La place de l’amour » (1924 et 1925), et « Uccello, le poil » (1926) dont l’excipit résonne avec celui de Schwob : « Toi Uccello, tu apprends à n’être qu’une ligne et l’étage élevé d’un secret ». (Agnès Lhermitte)




Biblio : Schwob Artaud Vasari, Vies de Paolo Uccello, Paris, éditions de l’éclat, 2019, 62 p.

2 avril 2020

Réédition de la vie imaginaire de "Katherine la Dentellière, fille amoureuse" (2019)

 Après l’entrée de « Katherine la Dentellière, fille amoureuse » dans la prestigieuse collection de la « Bibliothèque de la Pléiade » (dans François Villon, Œuvres complètes, Gallimard, 2014, p. 564-566), cette vie imaginaire d’un protagoniste féminin des plus obscurs du recueil de Marcel Schwob vient d’être rééditée dans un des manuels scolaires tout récemment publiés à l’occasion des nouveaux programmes de Lettres au lycée.


Dans le manuel Français 2de Escales, chez Belin Éducation, « Katherine la Dentellière, fille amoureuse » est l’une des quatre fictions brèves que les lycéens peuvent lire et étudier dans leur texte intégral (les trois autres sont de Marie de France, Guy de Maupassant et Romain Gary). Illustrée d’œuvres plastiques d’artistes anonymes de l’époque médiévale, la vie imaginaire de Katherine la Dentellière s’inscrit dans une séquence intitulée « Vies ordinaires, vies romanesques », centrée sur l’étude de L’Assommoir. Elle se déploie sur trois pages – la première en regard d’un extrait de Madame Bovary – et précède un extrait de Vies minuscules de Pierre Michon. Le récit de Schwob apparaît comme un contrepoint du roman de Zola, en offrant un prolongement des vies tragiques de femmes ordinaires, celles de Gervaise et d’Emma, et la matière d’une réflexion sur le réalisme et la fiction biographique.

Excepté deux phrases (!) tirées de Cœur double dans le cadre d’un exercice sur « l’espace dans le récit » (Français, Au fil des textes, 2de, dir. Camille Dappoigny, hachette éducation, 2019, p. 363), les manuels scolaires conçus dans le cadre de la réforme des programmes de 2019 continuent de passer sous silence le nom de Schwob. La publication du texte intégral de « Katherine la Dentellière » dans un manuel scolaire destiné aux lycéens apparaît donc comme un événement. Rendons hommage à la belle initiative de Valérie Cabessa, directrice scientifique de l’ouvrage et amatrice de l’œuvre de Marcel Schwob. Un défi lancé à l’éditeur et une grande victoire ! (Bruno Fabre)


Biblio : « Katherine la Dentellière, fille amoureuse » [Vies imaginaires], Français 2de Escales, sous la direction de Valérie Cabessa, Paris, Belin Éducation, 2019, p. 75-77.

1 avril 2020

Réédition du conte "Arachné" (2019)


Le conte « Arachné », un des joyaux de Cœur double, est intégré à une anthologie ambitieuse : un choix de vingt et un textes en cinq langues, écrits entre 1842 et 1983, explore les avatars du mythe de la femme-araignée avec lequel joue la littérature européenne depuis les Métamorphoses d’Ovide. Les deux autrices, spécialistes du thème arachnéen, ont privilégié ici, en l’accompagnant de quelques poèmes, le genre de la nouvelle fantastique moderne où sont travaillées savamment, entre terreur et humour, les composantes fantasmatiques d’un mythe « mineur » mais sécrétant indéfiniment le piège de sa toile de mots. Le trouble naît du désir transgressif et morbide, des incertitudes de la réversibilité comme du réseau intertextuel fascinant qui rappelle la tapisserie de l’héroïne ovidienne. La fin de siècle, représentée dans le domaine français par Jean Lorrain, Rachilde et Marcel Schwob, recourt à l’araignée pour figurer la femme fatale, l’amante ou la mère dévoratrice. Les textes sont présentés en version originale, avec en regard une traduction inédite ou revue, et sont assortis de longues notices à la fois informatives et profondément analytiques. Celle qu’Évanghélia Stead consacre à « Arachné », reprise de l’article « Arachné : le fil, la chaîne et la trame » (Marcel Schwob d’hier et d’aujourd’hui, Champ Vallon, 2002), éclaire magistralement l’art poétique de Schwob que ce conte illustre par sa charge symbolique comme par sa facture complexe. Le tissage étourdissant de ses motifs en fait non seulement un « conte d’amour, de folie et de mort », mais un « conte des contes ». (Agnès Lhermitte)



Biblio : Dans la toile d’Arachné. Contes d’amour, de folie et de mort, textes réunis et commentés par Sylvie Ballestra-Puech et Évanghélia Stead, Grenoble, Jérôme Millon, 2019, 722 p.

31 mars 2020

Publication des Lettres de Willy à Marcel Schwob (2019)

Après la publication des Lettres à Marcel Schwob de Jean Lorrain (Du Lérot, 2006), Éric Walbecq a réuni les lettres de Willy à Marcel Schwob, issues de l’ancienne collection de Pierre Champion et conservées à la Bibliothèque municipale de Nantes. Composé de cinquante-trois lettres, cartes et billets, la plupart inédits, envoyés par Willy entre 1891 et 1897, l’ensemble est enrichi de quelques lettres de Schwob (deux à Willy, une à Francis Vielé-Griffin) et de quelques autres correspondants, et d’un compte rendu par Willy du premier livre de Schwob sur l’argot. L’ouvrage est illustré d’un cahier iconographique et de plusieurs documents rares, provenant de la collection personnelle d’Éric Walbecq, notamment des dessins d’hommes de lettres croqués par Ernest La Jeunesse (Jules Renard, Catulle Mendès et Marcel Schwob) dans un des trois exemplaires sur japon de son livre Les Nuits, les ennuis et les âmes de nos plus notoires contemporains (1896). L’annotation des lettres est précise et l’introduction précieuse à plus d’un titre : fin connaisseur de l’œuvre de Willy, Éric Walbecq fait non seulement le point sur une relation méconnue mais apporte aussi quantité d’informations sur d’autres figures contemporaines (Mme Arman de Caillavet, Paul Masson, Colette). Éric Walbecq souligne la grande amitié, la confiance et l’admiration de Willy pour son tout jeune ami (Schwob a vingt-trois ans au début de leur relation, lui en a trente et un), les points de convergence et les parallèles entre leur existence, marquée notamment par le deuil de leurs jeunes compagnes, mortes presque en même temps. Cette relation renforcée par les liens entre les deux couples qu’ils formèrent avec Marguerite Moreno et Colette, elles-mêmes très complices, fut cependant fragilisée à partir de l’adhésion de Willy à la Ligue de la Patrie française. On attend désormais que soient publiées les lettres inédites de Colette à Schwob conservées également à la Bibliothèque municipale de Nantes, lesquelles témoignent aussi de l’affection partagée de ce couple pour Marcel Schwob, ce « souple génie [qui] se meut dans l’incroyable et le surnaturel » (Willy), « cette sorte d’étoile magnifique et sombre » (Colette). (Bruno Fabre)




Biblio : Willy (Henry Gauthier-Villars), Lettres à Marcel Schwob, édition présentée et annotée par Éric Walbecq, Tusson, Du Lérot éditeur, 2019, 96 p.

30 mars 2020

Marcel Schwob dans "Une semaine de bonté" de Max Ernst (1934)

Souvent apprécié des surréalistes, Marcel Schwob a laissé une empreinte légère (il est cité deux fois) dans Une semaine de bonté ou Les sept péchés capitaux (1934) de Max Ernst, dont les planches font écho au "royaume noir" de Monelle. 




Biblio : Agnès Lhermitte, « "Le rire du coq" : Max Ernst et Marcel Schwob », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 101-114.

29 mars 2020

Maurice Renard : "A la manière de Marcel Schwob : La Rencontre" (1911)

"Dans le recueil Fantômes et fantoches (1999), Claude Deméocq a republié « La Rencontre » d’après la version légèrement corrigée par Maurice Renard, qu’il avait retrouvée dans ses archives. […] Maurice Renard a écrit plusieurs pastiches surtitrés « À la manière de… »". (Alain Chevrier)



Biblio :

- Maurice Renard, « La Rencontre », La Phalange, n° 61, 20 juillet 1911, p. 14-22.

- Maurice Renard, « A la manière de Marcel Schwob - La Rencontre » (2nde version corrigée par l’auteur), Fantômes et fantoches, édition de Claude Deméocq, Fleuve Noir, coll. « Bibliothèque du fantastique », 1999, p. 487-494.

- Alain Chevrier, « Un pastiche de Schwob par Maurice Renard », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 89-92, suivi de : Maurice Renard, « À la manière de Marcel Schwob : La Rencontre », ibid., p. 93-99.

28 mars 2020

Chez Marcel Schwob : Aleister Crowley vu par Fernand Hauser (1903)

"Une vieille maison dans la rue Saint-Louis-en-l’Île, une de ces demeures de jadis qui durent abriter des princes ; aujourd’hui, c’est un poète qui demeure sous ce toit, c’est M. Marcel Schwob, l’auteur de cette belle traduction d’Hamlet, prince de Danemark, qui fut représentée chez Sarah. Un Hindou, porteur d’une lanterne aux verres rouges, m’ouvre la porte et m’introduit dans le cabinet de travail, où le maître de la maison, face entièrement rasée, faisant ressortir davantage des yeux brillants d’ascète, me reçoit ; M. Marcel Schwob interrompt une conversation qu’il avait engagée avec M. Alester [sic] Crowley, pour nous présenter l’un à l’autre. M. Alester Crowley, dont je faisais ainsi la connaissance, grâce à M. Marcel Schwob, est un être un peu à part, dans le monde ; c’est un Irlandais, glabre, maigre et long, qui vous regarde de deux yeux rêveurs et qui vous parle de cette douce voix qu’ont les hommes de sa race, quand ils sont poètes ; et M. Crowley est poète ; il est aussi bouddhiste ; il est, enfin, excursionniste ; mais quel excursionniste ! M. Crowley revient, tout simplement, de voir l’Himalaya. [...]" (Ferrnand Hauser)


Aleister Crowley en 1902
photographié par Jacot Guillarmod pendant l’ascension du K2


Biblio : 

- Bruno Fabre, « Une conversation chez Marcel Schwob : Aleister Crowley vu par Fernand Hauser », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 79-80.

- Fernand Hauser, « Retour de l’Himalaya – Un poète voyageur (La Presse, 3 avril 1903) », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 81-85. 

27 mars 2020

Marcel Schwob dans les "Confessions" d'Aleister Crowley

"[...] Après Rodin, le plus important de [m]es amis [à Paris] était Marcel Schwob. [...] Marcel Schwob m'inspirait une admiration sans bornes. Il était de l'avis général le lettré français maîtrisant le plus subtilement la langue anglaise". (The Confessions of Aleister Crowley, 1929). 


Biblio : 

- Bruno Fabre, « Marcel Schwob dans les Confessions d’Aleister Crowley » suivi d’« Extraits des Confessions d’Aleister Crowley », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 61-71.

- « Une lettre inédite d’Aleister Crowley à Marcel Schwob » (12 mars 1903), Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 72-73.

- « Deux poèmes d’Aleister Crowley traduits par Marcel Schwob », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 74-77.

26 mars 2020

Marcel Schwob dans les "Journals" d'Arnold Bennett

"Les Journals nous donnent de précieux renseignements au sujet de Schwob. Peu de sources rapportent, en quelques phrases si bien ciblées et contextualisées, autant de ses opinions sur la littérature anglaise (George Meredith, Charles Dickens, George Bernard Shaw, James Matthew Barrie, etc.), et, dans une moindre mesure, sur les écrivains français contemporains ; de même, la volonté de Bennett de s’insérer dans le monde des lettres françaises, comme de servir de passeur pour l’Angleterre, nous renseigne sur les projets théâtraux du couple Schwob. Enfin, ces observations du quotidien sur deux ans nous donnent une vue très intéressante sur l’état d’esprit d’un Schwob malade et fatigué, confirmant et étayant d’autres témoignages plus épisodiques." (Jonathan Wenger)




Biblio : 

- Arnold Bennett, The Journals, London, Cassell, 1932-1933, 3 vol.

- Jonathan Wenger, « Marcel Schwob dans les Journaux d’Arnold Bennett », suivi de « Journaux d’Arnold Bennett » (Texte original / Texte français) et de « Deux lettres d’Arnold Bennett au sujet de Marcel Schwob », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 27-58.

25 mars 2020

Portrait de Monelle par Gerald Kelly (1903)

En 1903, Marcel Schwob offre à son ami Gerald Kelly, un exemplaire de La Lampe de Psyché (recueil d’œuvres qui contient Le Livre de Monelle) avec la dédicace manuscrite : "to Gerald Kelly / his friend / Marcel Schwob". Inspiré par l’histoire de Monelle, le peintre anglais crée un portrait de l’héroïne de Schwob et l’expose à Londres en 1904, à l’occasion de la Irish Exhibition. Le tableau est mis en vente, sa trace est perdue aujourd’hui. 

Gerald Kelly, Monelle
huile sur toile

Biblio : Bruno Fabre, « Gerald Kelly : ami de Schwob, portraitiste de Monelle », Spicilège – Cahiers Marcel Schwob, n° 12, Paris, Société Marcel Schwob, 2019, p. 23-25.


24 mars 2020

Publication : Spicilège - Cahiers Marcel Schwob n° 12 (2019)


SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB n° 12 (2019)
(janvier 2020, 132 pages)

Direction : Bruno Fabre

Rédaction : Bruno Fabre - Agnès Lhermitte

Prix : 15 euros
Les commandes sont à adresser à la Société Marcel Schwob :
societe.marcel.schwob@gmail.com



Éditorial
Bruno Fabre

Texte retrouvé, signé par Marcel Schwob

La Légende de saint Julien et ses illustrateurs [sur Luc-Olivier Merson]
Marcel Schwob

Les avatars de l’étude de Marcel Schwob
sur « La Légende de saint Julien l’Hospitalier » de Gustave Flaubert
Bruno Fabre


Gerald Kelly, Arnold Bennett, Aleister Crowley


Gerald Kelly : ami de Schwob, portraitiste de Monelle
Bruno Fabre

***

Marcel Schwob dans les Journaux d’Arnold Bennett
Jonathan Wenger

Journaux d’Arnold Bennett
Texte original
Texte français

Deux lettres d’Arnold Bennett au sujet de Marcel Schwob

***

Marcel Schwob dans les Confessions d’Aleister Crowley
Bruno Fabre

Extraits des Confessions d’Aleister Crowley

Une lettre inédite d’Aleister Crowley à Marcel Schwob (12 mars 1903)

Deux poèmes d’Aleister Crowley traduits par Marcel Schwob

Une conversation chez Marcel Schwob : Aleister Crowley vu par Fernand Hauser
Bruno Fabre

Retour de l’Himalaya – Un poète voyageur (La Presse, 3 avril 1903)
Fernand Hauser


Résonances

Un pastiche de Schwob par Maurice Renard
Alain Chevrier

À la manière de Marcel Schwob : La Rencontre
Maurice Renard

***

« Le rire du coq » : Max Ernst et Marcel Schwob
Agnès Lhermitte


Glanures
Bruno Fabre, Agnès Lhermitte, Éric Walbecq





16 novembre 2019

Schwob dans la revue Le Visage Vert

Trois contes fantastiques de Marcel Schwob republiés et présentés dans la revue de littérature Le Visage Vert :



n° 29, 2017 : 

– « La Main de gloire », Le Visage VertRevue de littérature, n° 29, Cadillon, Le Visage Vert, novembre 2017, p. 145-149 (suivi de « « La Main de gloire » de Marcel Schwob : une main enchantée inspirée par le folklore anglais » par Bruno Fabre, p. 151-164).

– « La Maison close », Le Visage VertRevue de littérature, n° 29, Cadillon, Le Visage Vert, novembre 2017, p. 165-169 (suivi de « Marcel Schwob et le fantastique intime : « La Maison close » » par Agnès Lhermitte, p. 171-184).





n° 21, 2012 :

– « Les Faulx-visaiges », Le Visage VertRevue de littérature, n° 21, Cadillon, Le Visage Vert, novembre 2012, p. 115-119 (précédé de « Le Secret du masque » par Michel Meurger, p. 67-105).